Nous sommes Charlie

Oui, je suis patriote… Mais de quelle patrie en faite ?

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Il y a quelque temps, j’ai eu une discussion passionnante avec mon e-ami last-geek sur la notion de patriotisme.
Ma thèse, comme vous aurait pu le remarquer certainement, était celui de quelqu’un qui était contre la notion de patrie. La nation est pour moi quelque chose d’archaïque. C’est pour cela que je suis un européïste convaincu, pour le pas dire un mondialiste. Autant je pouvais aimer la culture, l’histoire de France, autant je ressentais une joie irrésistible en voyant le drapeau tricolore ou en entendant l’hymne national.
Puis Last-Geek apporta un argument essentiel, qui différencia patriotisme et nationalisme. Le nationalisme était : j’aime mon pays et je hais les autres (je caricature mais l’idée semble juste), alors que le patriotisme était aimé son pays pour l’aider à s’épanouir, de contribuer à son progrès.
Une partie du débat ensuite se déclina pour savoir si le peuple européen, malgré sa ressemblance et son histoire commune forma un pays en tant que telle, comme l’Allemagne ou l’Italie avant leur réunification. Un très grand pays qui allait en somme donner quelque chose de prometteur. C’est sur ce point que nous sommes plus d’accord.
Mon ami, permet moi de continuer ce débat avorté prématurément publiquement. Car il est, à mon sens, important.
En effet, depuis quelques années (le Siècle de Lumière ou part là) naquit une conscience importante de citoyenneté mondiale. Non pas qu’elle n’exista pas avant. Mais elle fut minoritaire, partagé parmi quelques artistes ou philosophes. Là, elle prend de l’ampleur. Ainsi, après avoir débattu longuement, au son du crépitement du feu de la cheminé, en sirotant un whisky et de l’autre tenant un cigare. Excuse-moi de ce Parangon du penseur, mais je voulais planter le décor.
Retournons à nos moutons.
Le patriotisme veut que nous aimions notre pays pour le faire avancer. Et aimer ses institutions. Et, de manière inconsciente, car Freud est bien de la partie, aider nos compatriotes. On peut voir l’élan de compassion pour les Français morts dans les récents accidents d’avions, que les journalistes n’ont nullement hésité à cacher cela. On ne parlait que de cela. De la cinquantaine, voire moins, de français qui ont péri dans un vol qui faisait le quadruple, si n’est plus de passagers. Mais ceux-là, personne n’en parlait, éludé, comme une perte de valeur. Et pourtant ce sont des humains. Ainsi, la citoyenneté mondiale ferait en sorte que l’on considère tous les humains comme des compatriotes.
Les crises récentes, qui soit religieux (et non spirituelle !), morale, économique, environnementale, politique, sociétale, financière, … sont aussi mondiale. Et il faudra la coopération de chacun pour réussir à les vaincre. Il faut se coordonner pour réussir à moins polluer par exemple. Coordination que seul un état supranational pourra faire, avec des lois fortes. Il faut une coopération mondiale pour vaincre la famine et les pandémies. Nous en sommes capables. Nous voulons juste pas coopérer par égoïsme.
Le monde est devenu petit. Un village. En quelques heures je suis au bout du monde. Il serait bien pratique d’avoir une monnaie, une langue, des lois, des unités de mesures commune. Qu’il serait pratique que tous auraient droit à une éducation, au soin…
Ce n’est pas un rêve, c’est possible. C’est même pragmatique. C’est possible, et c’est même une nécessité.
Mon seul pays est le monde et ma seule patrie l’humanité. Je tiens trop à ma liberté pour n’être qu’un sujet d’un pays.
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