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De la culture underground vers le la culture mainstream : Exemple de la culture Internet

Par le Temps de lecture estimé : 5min 5 Commentaires


(source : Comrade Foot)
Faisons un peu de sociologie. Enfin, soyons modestes, je ferai plutôt par de mes observations.
Nous allons donc partir d'un cas concret et l'analyser : Les trolls.
Au départ, les trolls étaient des messages qui suscitaient ou nourrissaient un débat à polémique. L'art de troller était tout un art, un maniement de la langue et de la pensée, avec le double discours, le bluff, le sophisme, l'auto-dérision, l'argumentaire ad hominem… avec une connaissance fine de la psychologie et des thèmes dit « sensibles » qui pourraient être vite utilisés en débat.

Un autre produit sont les Lolcats et autres images à but humoristique et idiosyncrasie typique de la culture internet. Il consiste à prendre une photo et à rajouter un texte très court. Il est très un vogue sur 4chan.
Maintenant, observons la tendance. Il suffit d'ouvrir votre réseau social préféré, et on tombe sur ce genre d'image :

(source:lehollandaisvolant.net)
On voit donc plusieurs tendances :


Le passage de la culture dans le très grand public veut dire donc la fin des références communes à un groupe, au profit d'une référence plus globale. Il y a donc une adaptation qui a été faite, et le phénomène a été translaté d'un groupe à un autre. Le concept reste, mais pas le contenu, qui lui s'adapte (voir s'appauvrissent).
Mais cette appropriation est-elle sans conséquence ?
Non.
Certains éléments culturels ont été repris, exhibée ad nauseam, sortie de leur contexte, jusqu'à être dénaturé de leur fonction première. On a parlé du troll, mais on peut aussi citer de Gamgam Style, qui a été reprit jusqu'à une saturation extrême.
De même, le terme « geek », qui désignait une catégorie de personnes curieuses, touche à tout, se transforme peu à peu à une génération de consommateurs frimeurs voulant du plug and play (penser à l'Iphone). Le verbe « geeker » a été repris par les joueurs de jeux vidéos (Minecraft et jeux de guerre notamment). Ironie du sort, ce verbe n'est utilisé que par les kikoolols (c'est la fable de la Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf).
(source: moi-même)

Le passage d'une culture underground vers une culture mainstream ne se fait pas sans problème, notamment avec une perte de la signification première et le dénaturement de la culture (avec des codes pas forcément bien assimilés).
Mais le but de la culture n'est-elle pas d'être justement diffusé ?
Qwerty
Gravatar @fab@c++
On transmet peut-être la culture, mais comme avec l'analogique, y a une déperdition de la qualité
Gravatar @Bleiddwn
Super article :)

D'ailleurs, il m'a inspiré un article, une sorte de "réponse" à ce dernier. Vous pouvez le lire ici : http://bleiddwn.com/index.php?d=2013/05/19/13/55/52-culture-underground-internet
Gravatar @Pakdekro
C'est effectivement malheureux, nombre de mes amis se disent geek alors qu'ils n'ont jamais démonté un grille-pain pour voir comment ça marche ou installer ne serait-ce qu'une ubuntu :(. Néanmoins je trouve ça cool d'un côté, je ne compte plus les références dites "geeks" que je me retenais de sortir dans les conversations par flemme d'avoir à expliquer le truc. Aujourd'hui, citer Yoda ou traiter un de ses compère de "troll" ça passe assez bien :).

Par contre ce qui me chagrinerait serait qu'il n'y ai plus d'espace où seul les geeks pourraient se retrouver sans se coltiner des kikoo-apple-fans. Concrêtement tant qu'IRC ne devient pas mainstream je ferais pas trop la gueule :p.
Gravatar @Correct-er
Faut pas cependant confondre Science-Fiction avec geek Pakdekro. On n'arrête pas de me traiter de geek parce que je sors toujours des trucs comme 42 ou d'autres références à Star Wars ou à la littérature SF. Et je supporte pas ça! Tout simplement parce que je suis pas un geek, et j'ai pas envie d'en être un! Je suis un utilisateur modéré d'internet, y voyant un outil permettant de rapprocher les gens à la condition de ne pas en devenir esclave, d'internet. Un geek ne remplit pas cette condition. Ce que je trouve malheureux, c'est donc qu'on cherche à être appelé geek! Pour moi c'est une insulte, vraiment!

Quant à la culture net, j'ai remarqué aussi qu'elle se répondait à une vitesse alarmante. Alarmante wi: c'est comme la culture pub (ou la culture télé en général d'ailleurs) tu sors Big Brother is watching you en cours de littérature en Terminale L en références aux caméras installées au lycée, personne ne relève. Par contre, "Non mais allo quoi!" ou "Troll", ça manque pas! Un exemple pire encore: un jour, j'ai sorti en parlant de quelqu'un "c'est un troll"; tout le monde à cru comprendre. Mais personne n'a compris. Non, je ne parlais pas de ces petits personnages dessinés qu'on trouve partout sur la toile, je parlais de cette créature qu'on racontait qui se cachait sous les ponts pour dévorer ceux qui oseraient traverser, pour éviter cela il faudrait alors le payer, le monstre symbolisant alors l'inhumanité de la taxe sur les ponts imposée au peuple par le seigneur… Non? Le truc dans Harry Potter 1 à Halloween. Là déjà ils comprennent mieux. Grâce au film. C'est alarmant parce que c'est une disparition de l'art, de la beauté, au profit de la médiocrité.
Gravatar @qwerty
" y voyant un outil permettant de rapprocher les gens à la condition de ne pas en devenir esclave, d'internet. Un geek ne remplit pas cette condition. " de quoi, de ne pas être esclave ? Quand on voit quel est la prison doré que fait facebook, que les "vrai" geeks n'y sont pas (certains comparait les blogs à des maisons et facebook à des HLM).
Au départ, Geek veut dire fou ou passionnée. Tu peux être geek de littérature ou de tricot, tu restera geek. (et vu comme tu es un peu "fou" pour certains, et tu cultive ton originalité, tu es un peu geek). Je t'en veux pas de la confusion, erreur dans le changement d'échelle de culture (c'est comme les hackers. Quand on regarde la vrai définition, c'est juste des bidouilleurs avec un code moral d'entraide et de partage libre. Et les médias mainstream médiocre (JT à grande écoute et autres journalistes qui parlent sans savoir, autre preuve de médiocrité), les diabolises en méchants pirates. On peut retrouver ce genre d’amalgames un peu partout (stéréotypes faussés), mais vu que le sujet est internet, je m'y restreint.
Et les trolls d'internet ne sont pas des petits dessins tout moche, comme je disais dans l'article, mais quelqu'un qui fait de la polémique. Sinon, je suis bien d'accord sur la disparition de la beauté au profit de la médiocrité. Rien parce que j'ai fait une phrase un peu à rallonge (Je replace le contexte : Brainstorming pour trouver des angles d'approche pour traiter un territoire. Et à un moment, j'ai sorti le mot politico-économico-social), ou que je m’intéresse un peu plus à la moyenne à la S-Fi, et au monde qui m'entoure, et je me fait traiter d'intello. Est-ce donc un tort, dans notre monde, d'être curieux et sensible à l'art ?
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