Nous sommes Charlie

Le retour de la stéréo

Par le Temps de lecture estimé : 5min 0 Commentaire

Re-coucou ! Dans la foulée j'écris un deuxième article, sur les Stereophonics. Le plaisir soudain que j'ai à mentionner ce groupe est dû non seulement au fait qu'ils sont extraordinaires et en plus à la sortie de leur huitième album Graffiti on the Train il y a quelques jours.
Cela n'aurait rien d'exceptionnel en soi : si je vous parlais des nouveaux albums de tous mes groupes préférés je n'en aurais pas fini, et je pourrais dire au revoir à mon bac (voir l'article 'révisions révisées"). Pourquoi alors cette exception ?
Parce que ce groupe qui, fondé en 1992, avait la régularité d'une horloge suisse (déjà exceptionnel pour des Gallois) et sortait un album tous les deux ans depuis 1997 n'en ont justement pas sorti en 2011, il y a deux ans. En d'autres termes, Graffiti on the Train est paru quatre ans après Keep Calm and Carry On, leur précédent album, brisant la chaîne de leur régularité. Pour ma part, j'étais super inquiet, je me disais que c'est fini, ils se sont
séparés, Kelly Jones (le chanteur-guitariste-compositeur) est mort, et avec lui le groupe, forcément, et j'étais triste. Snif.
J'écoutais moins, seulement ceux que j'avais en CD en fait, et seulement de temps en temps, rarement. Et puis là, je lis une newsletter de Virgin à laquelle je me disais qu'il fallait que je me désabonne parce que j'en avais marre de recevoir toutes les conneries à propos du succès littéraire de 50 Shades of Gray, et puis de toute manière je suis pu en France donc je vais pu à Virgin ! Et donc là je lis la newsletter, c'est à propos des nouveautés musicales. Et je vois le mot Stereophonics. Je saute de joie, et le soir-même je l'ai téléchargé (chut, faut pas le dire !) et écouté.
Après une hymne au refrain emporté et une chanson narrative comme ils savent si bien les faire (les paroles sont en effet un élément très important dans leur musique) vient le premier single, le morceau le plus joyeux de cet album sombre, qui commence l'entrée dans une phase plus orchestrale que ce groupe centré guitare avait l'habitude de faire, mais ça rend tellement bien qu'on ne peut le leur reprocher. Puis vient un morceau fantômatique, un duo avec une voix féminine anonyme, suivie de deux chansons où on retrouve le bon vieux Rock'n'Bluesy Rock des 'phonics, avant un impressionnant crescendo de violons et de guitares introduisant une ballade blues à la base destinée à
être chantée par Amy Winehouse, qui n'a cependant pas eu l'occasion de l'entendre avant son décès, et Kelly Jones a donc décidé de l'ajouter à l'album, non sans hésitation : il trouvait ça "trop blues pour Stereophonics". Mais finalement, sa voix l'a rendu aussi parfaite que tous les morceaux blues de You Gotta Go There to Come Back. La spécialité de la voix de Jones est l'un des grands atouts du groupe. Rauque, tantôt aigue, tantôt grave, d'une violence crue dans les moments rock, et capable de s'adoucir sans pour autant perdre sa rugosité. On finit par un morceau bien rock, plus de cinq minutes qui nous permettent de retrouver le son des meilleurs albums tout en appréciant l'innovation de Graffiti on a Train, et une ballade, une berceuse, une retombée de pression, un retour au calme, un atterrissage.
Je me documente avant de lire l'article, je cherche le nom de la chanteuse de Take Me (en vain), je tombe sur des critiques plutôt négatives, ce qui est normal en fait : malgré qu'ils soient quand-même très bons, aucun album n'a pu égaler Language.Sex.Violence.Other?, que je considère comme l'apogée du groupe, un tournant musical équivalant à OK Computer pour Radiohead ou à Dark Side of the Moon pour Pink Floyd. En fait, Stereophonics sont plutôt similaires à U2, qui n'ont pas réussi à égaler Achtung Baby, bien qu'ils aient sorti quelques bons albums depuis. Il en allait de même pour les 'phonics, avec les relativement faibles Pull the Pin et Keep Calm and Carry On. Pas mauvais, mais pas mis en valeur par les critiques, et à raison. Cependant, le dernier album mérite un meilleur accueil. Dans ma recherche, je comprends leur retard : Jones a voulu travailler l'image de l'album, et en parallèle des trente chansons qui ont composé Graffiti on the Train et qui nourriront deux autres albums avec autant de titres chacun, il a écrit le script d'une œvre d'animation, ayant étudié cet art à l'université et eu envie depuis très longtemps d'allier les arts visuels et la musique, ce que jusque là il n'avait pas eu la chance de faire autant qu'il le souhaitait. Certains estiment que c'est un risque que le groupe prend, mais celui-ci se sent en sécurité grâce à l'assurance de YouTube : de nos jours, on utilise de plus en plus l'internet pour écouter de la musique, et sur de tels sites, un support visuel est apporté au document sonore. Ces sites étant en expansion, le projet à des chances d'être bien accueilli par le public. Moi en tout cas, je suis impatient de voir ça !
Stay tuned !
Correct-er.
Le site fait de la modération a priori : votre commentaire apparaîtra après validation.