L’autonomie, un acte politique
Par Qwerty le Temps de lecture estimé : 5min 1 Commentaire
Désormais, la plus haute, la plus belle performance que devra réaliser l’humanité sera de répondre à ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains. Cultiver son jardin ou s’adonner à n’importe quelle activité créatrice d’autonomie sera considéré comme un acte politique, un acte de légitime résistance à la dépendance et à l’asservissement de la personne humaine.
Pierre Rabhi
En effet, mes études d’environnement, la culture libre et le DIY (Do It Yourself) me fait plus en plus penser à se tourner vers ce genre d’économie (un savoir libre et accessible, mais avec des centres de production locaux).
Développons.
Qu’est-ce qu’un besoin vital ? Selon Maslow c’est les besoins physiologiques (se nourrir, dormir, respirer, dormir, se reproduire), puis de sécurité (absence de stress), puis social (appartenance, amour). On peut dire qu’un besoin vital est un besoin nécessaire pour s’épanouir. Je rajouterai la soif de connaissance voir de philosopher et réfléchir sur le sens de la vie.
Qu’est-ce l’asservissement ? C’est être traité en esclave. Comment peut-on être traité en esclave ? Soit de manière direct, comme dans le sens courant, soit de manière détourné. Par exemple : tu as une dette envers moi, tu dois m’obéir. Ou alors : tu dois travailler pour rembourser le prêt que tu m’a souscrit. Ou alors : tu sais pas fabriquer quelque chose, donc tu achètes ce bien !
En effet, dans notre monde ultra consumériste et jetable (regardez simplement le nombre d’objets qu’on doit racheter, car usés), qui peut prétendre savoir allumer un feu en pleine forêt ? À se débrouiller comme nos ancêtres ? Peu de monde. Et cela ira de mal en pis. En effet, avec les progrès de la technique, nous nous virtualisons de plus en plus, nous nous extrayons de la réalité terrestre pour un monde totalement artificiel, et nous perdons les capacités d’instinct de survie. De cette amnésie nous nous sommes asservie.
Pourquoi est-ce donc un acte politique ? Car une majorité de la société, consciemment ou non, nous pousse vers ce monde artificiel. Ce qui était du cyberpunk dans la science-fiction d’il y a 30 ans, c’est-à-dire un monde où l’argent-dieu règne en maître par ses valets les corporations tout puissants, est devenu la réalité. Refuser ce système, c’est être rebelle. Et être rebelle, c’est un acte politique !
La question est de savoir comment y parvenir. Voici quelques réflexions.
Nous vivons dans un monde fini, avec des ressources limitées (et même si les Chinois veulent aller sur la Lune prélever les minerais, cela reste une hérésie pour moi. Pourquoi donc aller vandaliser d’autres planètes ? On doit assumer !). Ces ressources doivent-être utilisées avec sagesse, sans gaspillage. Et on doit les recycler. Cela est vrai pour les ressources renouvelables (nourriture, bois) et d’autant plus pour les non-renouvelables (pétrole, minerai).
On brûle chaque jour des substances qui ont mit des milliers d’années à se constituer, en l’espace de quelques secondes. Partie en fumée l’héritage des temps anciens !
Passons aux terres arables maintenant. Peu de personnes s’intéresse à notre sol et à la nourriture produite, préférant bétonner pour construire des logements. Sans elles, point de nourriture, de culture. Sans elles, point de civilisation. Et pourtant, on bétonne, on les traite comme de ce qui est de plus vulgaire, alors que c’est la source même de notre survie.
Et que dire des biotopes uniques au monde détruit pour un peu plus d’argent ?
Les terres agricoles sont donc une ressource importante à protéger pour se nourrir. Les biotopes sont des sources riches en biodiversité et peut-être même la source de nos futurs médicaments.
Pourquoi je vous parle de pétrole et d’agriculture ? Pour mieux vous parler de la permaculture. La permaculture consiste à cultiver d’une manière très sobre en énergie, et respectueuse des êtres vivants. C’est l’une des nombreuses pistes pour « répondre à ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains. ».
Sur le même principe, on peut imaginer une production d’énergie à l’aide de l’hydraulique, l’éolien, le solaire… en utilisant des moyens simples.
Car voilà la base de la 3 e révolution industrielle : Des centres de production éparpillées, mais avec un partage de connaissance énorme. Cela ne vous rappel pas quelque chose ? Les hacklabs, les fablabs, le monde du logiciel et de la culture libre, l’auto-hébergement web… Tout cela n’est qu’un vaste processus de libération de l’individu. C’est ainsi que l’écologie rejoint l’informatique.
Voilà les maîtres mots du futur : sobriété énergétique, sobriété des ressources, optimisation de la production, de la consommation et du recyclage.
À nous d’être plus humble, mieux intégrer dans ce système complexe mais ingénieux qu’est la nature. Ne soyons pas contre-elle, mais avec elle !