écologie, écologie, est-ce que j'ai une tête d'écologiste ?
Par Qwerty le Temps de lecture estimé : 5min 2 Commentaires
Certains mots ont une terminologie propre, et qui est possède en conséquent un sens profond. Je conçois certes que les langues sont faites pour évoluer, mais certains mots ont une sémantiquement tellement particulière et explicite (issus notamment de deux termes grec ou latine accrochés ensemble) qu’il me semble illogique de vouloir lui donner un autre sens. Quand on parle de moteur thermique, on s’attend plus à un moteur fonctionnant à partir d’une combustion et non d’un modèle de couture pour chaussettes. Prenons un exemple au hasard (enfin, pas totalement) : l’écologie.
L’écologie est, selon Wikipédia, et confirmé par mes divers cours touchant de près ou de loin ce domaine,
désigne le domaine de réflexion qui prend pour objet l’étude des interactions, et de leurs conséquences, entre individus (pris isolément et/ou en groupe constitué) et milieu biotique (NDLR : être vivant) et abiotique (NDLR: être non vivant) qui les entoure et dont ils font eux-mêmes partie ; les conséquences sont celles qui affectent le milieu, mais aussi, en retour, les individus eux-mêmes.)
Bref, un domaine purement scientifique consistant à étudier les relations de la biocénose (les « acteurs », donc les plantes, les champignons, les micro-organismes, les animaux…) dans le biotope (le milieu de vie).
Jusqu’à là, on est d’accord ? Mais alors zut et triplement zut, que viennent faire les bobos (je veux par là désigner les personnes dit « branchés », ceux qui peuvent être considérés appartenant au groupe social bourgeois-bohème, ou, plus typiquement, désignant l’urbain de classe moyenne « branchée », et qui ont la particularité d’être un peu frimeur, avec le dernier aïe-phone à la mode) là-dedans ?
Je m’explique.
Je suis d’accord pour inclure la prise de conscience sur les dégradations faites sur l’environnement (pollutions en toutes sortes, disparition d’espèces sur un territoire…), et sur les moyens de résoudre ce genre de problèmes en prenant compte les êtres humains, la dénonciation de la croissance illimitée. En effet, elle dégrade en partie l’environnement de par l’extraction des ressources (bois, minéraux…) mais aussi, par exemple, par le biais l’élevage intensif (par exemple, les cochons en Bretagne qui produisent du lisier, qui, épandu dans les champs, passe dans les nappes phréatiques et tombe dans la mer donnant de l’engrais aux algues, et étant bien nourris, pullulent et on connaît tous ces résultats, et avons tous vu des images : des plages recouvertes d’algues vertes dégageant des gaz toxiques et on ne sait que faire de ces déchets) et de par la gestion des déchets (pensez aux décharges ou aux eaux non retraités), du dérèglement climatique qui modifie les milieux et forces les espèces à s’adapter ou a disparaître, etc. Que vient faire le mot écologie dans les magazines votant le dernier produit à la mode ou des ragots, mais qui ne parle pas de sciences ni d’écosystème, à part dans des reportages montrant des endroits luxuriants (et vantant les hôtels de luxes à proximité) ?
quel est le rapport avec l’écologie ? Des relations, des interactions entre différents acteurs ? Aucun. Pourquoi font-ils ça ? Pour surfer sur une mode (et sur l’actualité du dérèglement climatique, qui elle, est bien sérieuse et bien en rapport avec le sujet), celui de consommer des produits dit « naturel » (mais comment tout vient de la nature, de base, on sent bien entourloupe commerciale) en utilisant un maximum de mots-clés vendeurs, comme écologie, et équitable, etc. Des mots vidés de sens. Des mots tellement usités par le public qu’ils ne veulent plus rien dire, ou plutôt si, mais tout et n’importe quoi. De la même manière que geek ne désigne pour le commun des mortels qu’un adolescent ou un adulescent surfant sur Fessedebouc avec son aïe-pad tout en jouant à des jeux aux graphismes 3 D de la mort qui tuent, ou hacker, qui désignait au départ une philosophie du bidouillage, de réappropriation des objets, et dont les journalistes ont réussi à rendre synonyme de pirate ou de voyou en informatique.
Tout ça pour dire que cette novlangue en puissance me fait de plus en plus peur, avec un magnifique vidage de sens aux mots et de sémantique. Si seulement sauver la planète était aussi simple que d’acheter un pull en poils pubiens de pangolin.