Dune, introduction philosophique d'une des plus grande épopée de la SF
Par Qwerty le Temps de lecture estimé : 5min 0 Commentaire
Mais je n'ai pas eu le courage de le faire. J'ai préféré, et je trouve que ça serait plus intéressant, de vous parler des thèmes abordés et de comment je les ai ressentis. D'ailleurs, à mes deux bacs blanc de français et au bac officiel, j'ai y fait référence (j'ai pris mon temps pour le lire, de Noël à fin juin).
Dune, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une oeuvre de science-fiction de Frank Herbert, composé entre 1965 à 1986 à sa mort. Je préfère ne pas parler des oeuvres de son fils, restons sur l'essence originale. Ces livres sont Dune, le messie de Dune, les enfants de Dune, l'Empereur Dieu, les hérétiques de Dune et la Maison des mères.
L'histoire est assez compliquée, je vais essayer de la résumer, enfin, suffisamment pour que vous puissiez comprendre l'histoire, sans vous gâcher le plaisir de lire le livre. Je vous conseille de lire sur wikipédia un résumé pour mieux comprendre.
L'univers connu est rassemblé dans un immense empire féodal inter-galactique. Un produit, l'Épice (produite par les vers des sables), est utilisé à toutes les sauces, si je peux me permettre le jeu de mot : pour aider les voyages intergalactiques de la Guilde, pour les transes (l'Agonie) des Révérendes Mères, ou simplement comme drogue pour le commun des mortels.
Plusieurs forces régissent l'Univers :
- Les Grandes Maisons, dynasties régnant sur les planètes.
- La guilde spatiale, qui à le monopole des transports inter-planétaires.
- la CHOM (Combinat ou Compagnie des Honnêtes Ober Marchands) société mercantile notamment pour l'épice et le Bene Gesseret, ordre religieux (ou plutôt agnostique, comme décrit dans la Maison des mères), qui, par manipulations génétiques, essayent de créer le Kwisatz Haderach.
Cette Épice est, malheureusement, produite que sur une seule planète, Arrakis, qui est désertique, aride. Toutes les histoires auront lieu autour de cette productrice d'une ressource indispensable à l'univers. Elle exerce donc un monopole important.
Par ce monopole, la planète exerce un énorme pouvoir dessus. D'ailleurs, l'Épice est la seule ressource de Dune.
Par son monopole, on peut à tout moment dire : j'arrête de vous fournir. C'est un moyen de pression énorme ! C'est ce qu'on appelle un despotisme hydrique. On peut comparer avec notre monde actuelle avec l'eau ou le pétrole : Pour le pétrole, quelques pays ont un quasi-monopole, et peuvent à tout moment faire grimper les prix (par exemple, la crise pétrolière des années 1970).
Mais Dune est aussi une fable écologique. Les Freemens, habitants autochtones de Dune, vivent en économisant un maximum d'eau. On doit être en symbiose avec son environnement pour survivre.
Quand on prélève de l'épice, cela attire immédiatement les vers des sables (immenses, parfois plusieurs centaines de mètres de long!). Doit-on, au nom de la cupidité et du profit, extraire une ressource au péril de sa vie ?
Par le biais du Bene Gesseret, Herbert critique aussi la technocratie. Il est plusieurs fois répétées qu'il faut éviter de créer des systèmes, des schémas, sous le risque d'être prévisible. Selon lui, la technocratie serait la démonstration d'un système.
Rentrer dans les détails seraient trop longs. Je vous conseille plutôt de lire le livre, qui est vraiment un chef d’œuvre. S'il fallait retenir qu'une seule chose, c'est que Herbert essaye, en transposant dans un univers radicalement différent, de montrer les faiblesses de notre société, pour mieux les critiquer. Et que sont ces faiblesses ? Le non-respect de l'environnement que l'on vit, le monopole, et une technocratie s'enlisent empêchant toutes créativités. Et plus de 30 ans après sa mort, cela est toujours aussi vrai.