L'attentat à Charlie Hebdo à fait beaucoup de remous. Il m’a mené à me questionner à propos de la liberté d’expression et sur ses implications.
Bien sûr, le point critique a été les caricatures de Mahomet d’une manière satirique. En effet, certains, parmi les musulmans se sont sentis choqué, blessé. Mais n’est-ce pas un des effets collatéral de la satire ? On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. En effet, cette dernière se définit comme une critique moqueuse d’un sujet, dans l’intention de provoquer, prévenir un changement ou faire réfléchir. Je peux tout à fait comprendre, en tant que croyant laïquard (comme dirait un ami) que cela peut être choquant de représenter une figure tenant du domaine du sacré.
Néanmoins, attaquons un personnage, dans le but de le porter à l’atteinte de l’honneur, définition de diffamation, ou alors d’un système que l’on a personnifié, qui est dans ce cas là une critique légitime, car il y a une volonté d’améliorer ?
En effet, quand on veut se moquer de quelque chose de par nature immatériel, on essaye de prendre son représentant. Autant il est facile de caricaturer la France, avec Marianne, autant que pour l’Australie, c’est difficile. On fait comment ? On prend son représentant, qui par définition, le représente. Même les journalistes de La Croix, pourtant un journal hyper conservateur, voit la différence quand on se moque du pape. On se moque de l’institution, mais pas de la personne.
Le fait de représenter Mahomet, qui je rappelle n’est pas interdit dans le Coran, vient de la nature même du l’Islam sunnite : une parfaite décentralisation. Il est dur, dans ce cas-là, de retrouver un représentant. On choisit donc celui qui a initié le mouvement. Dans le cas de l’Islam Chiite, c’est plus simple, on prend le Guide Suprême, mais bon, eux ils sont minoritaires.
On peut bien sûr critiquer la forme, mais le fond est néanmoins intéressant : ce n’est pas la religion, les croyants que l’on se moque, mais du fanatisme. Rappelez-vous du fameux dessin de Cabu « fanatisme, c’est dur d’être aimé par des cons ». Il y a clairement une volonté de critiquer ceux, qui sous couvert d’une religion x ou y, utilise un prétexte pour commettre des méfaits qui n’ont aucun rapport avec ça. Voir qui est carrément l’antithèse ! Alors qu’on devrait utiliser les religions pour mener des réflexions philosophiques sur le sens de la vie, certains interprètes de manière littérale et passe à côté de certaines libertés. On devrait donc utiliser ses dessins pour avoir des vrais débats contre le fanatisme, au lieu de crier au scandale sur des gribouillis d’adolescents.
Jean-Jacques Rousseau disait, dans le Contrat social, « Si chacun fait ce qui lui plaît, qui, du fort ou du faible, arrivera à ses fins ? S’il n’y a pas de loi, qui fait la loi ? ». Durant les « débats » (ou échanges de cris), il y a eu une volonté de faire voter une « loi au Blasphème ». Ce qui est ironique, c’est que le 6 janvier, soit la veille, il a été décidé par les différents représentants religieux de supprimer cette loi dans le Concordat de l’Alsace-Moselle. Je pense que voter une telle loi est dangereux. En effet, le blasphème concerne la religion et donc l’individu. Interdit-on à quelqu’un de pas manger de bœuf, porc, boire de l’alcool alors que c’est pas dans sa religion. Non, parce que c’est de l’ethnocentrisme. Un point c’est tout. C’est juste un problème de conscience, l’individu avec lui-même ou à la limite avec Dieu. Mais personne peut juger. Un point c’est tout. Juste, à la limite, conseiller, mais personne n’écoute les conseils.
Le monde est beau parce qu’il est varié. Au lieu de tomber dans le piège du communautarisme, apprenons tous de l’autre, enrichissons-nous. Un point c’est tout.
PS :
Voilà, j'ai représenté Dieu. Mais je l'ai représenté en couleur blanche. Comme ça, les croyants pourront pas me critiquer que je représente quelque chose à ne pas représenter. Et puis, le blanc c'est le symbole de la lumière, de la sagesse. Les athées verront le néant, ils seront content. Et les égalitaristes pourront pas me reprocher d'avoir représenté un vieux barbu blanc au lieu d'une jeune femme noire ou que sais-je.
ÉDIT : Bien sûr, on peut se moquer. Néanmoins, pourquoi attaquer ceux déjà opprimé ? N'est-ce pas un signe de faiblesse de taper un homme à terre ? Si on est vraiment courageux, on s'attaque aux puissants.