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Quelques mots sur la Poésie

Par le Temps de lecture estimé : 5min 3 Commentaires



Bonjour à tous !


C’est avec plaisir que j’écris le premier article de L’Etudiant Libre qui portera sur la poésie.

La poésie est l’un des fondements de la culture littéraire, en effet, l’écriture peut être divisée en deux grandes catégories : la prose et les vers.

La prose n’a pas de règles strictes à respecter, tandis que les vers, donc la poésie, doivent souvent obéir à une mise en page particulière, au compte des syllabes (appelées pieds) ou des vers (formant tantôt des tercets, distiques ou quatrains).

Mais les limites entre ces classes sont parfois floues, puisqu’il existe en poésie ce que l'on nomme des vers libres, des vers sans obligations à suivre : le nombre de pieds irréguliers est autorisé par exemple.


La poésie (si on exclut les vers libres) est souvent plus élaborée et recherchée ; à cause des réglementations, chaque mot doit parfaitement convenir et avoir sa place dans un vers, c’est pour cela qu’on enlève volontairement le déterminant d’un nom quand la syllabique n’est pas juste, ou alors que la phrase se dispose autrement que dans un langage parlé.

Exemple : « Que d'amours splendides j'ai rêvées! » Rimbaud, Ma Bohème.


Aussi par souci de respecter le nombre de pieds, le poète utilise quelquefois des enjambements.

Exemple : « Il dort dans le soleil, la main sur la poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. » Rimbaud, Le dormeur du Val

La fin de la phrase (ici le mot « Tranquille ») est renvoyée au début du second vers pour ne pas briser l’alexandrin (vers à 12 syllabes).
Mais on s’en sert autant pour mettre en valeur une expression.


Elle use fréquemment des figures de styles pour imager les mots ou accentuer un groupe de mots, ou une sensation.


Il y a plusieurs genres de poésie ;
• la poésie lyrique, où le narrateur expose ses sentiments, ses impressions, les thèmes principaux sont : la mort, l’amour, le temps et la nature
• la poésie satyrique, qui se moque de l’homme, qui critique ses vices de façon ironique principalement
• la poésie épique, un récit d’événement historique (habituellement, très exagéré)
• et enfin, la poésie didactique, qui a pour but d’apprendre quelque chose au lecteur (que ce soit moral, religieux, ou même un enseignement de sciences).


Le genre lyrique est tout de même le plus présent, quand il fut inventé, les poètes déclamaient leurs vers en chantant, accompagnés d’une lyre (instrument de musique).


La poésie est un fil tendu dans les nuages, le poète en est le funambule, c’est l’harmonie des mots, des sons, des rimes et des vers qui font la beauté d’un poème.


Je dis souvent qu’un poème doit pouvoir être chanté sans difficulté, c'est-à-dire que la rythmique doit être parfaite, à la manière d’une chanson.

C’est cela qui diffère avec la prose, même si de nombreux textes sont, eux aussi, « chantants »…

La poésie peut s’exprimer de différentes façons, sans forcément s’aider de l’écriture, par exemple, il arrive de dire d’un cirque qu’il est poétique.


Pour conclure, je dirai que la poésie est plus qu’un style littéraire, c’est avant tout une affaire d’émotions, d’une façon si belle qu’elle émeut ses spectateurs.

Pour finir, le poème « Ma Bohème » d’Arthur Rimbaud poète reconnu du XIXème siècle.



Ma Bohème


Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot soudain devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!

Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des
[gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de
[ vigueur;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!

Rimbaud, (1854-1891)
Assiak
Gravatar @qwerty
Excellent article sur la littérature !
Gravatar @Rochi
Est ce que les poètes des siècles derniers tenaient compte de ces conventions?
Gravatar @Correct-er
Pas tous… Et pas toujours! On ne peut pas généraliser et prendre un poème d'un auteur pour l'ensemble de l'œuvre. Bien que les exemples utilisés dans l'explication soient des poèmes respectant les conventions, Rimbaud, leur auteur, était le premier à les briser: son poème "Aube", par exemple, est un poème en prose, et ce n'est pas le seul dans ses recueils. Rimbaud était un auteur très marginal et peu respectueux des conventions. Ta remarque est pertinente, depuis qu'Aloysius Bertrand "inventa" le poème en prose (au milieu du XIXe siècle), les poètes se soucient de moins en moins des conventions. Cela ne veut cependant pas dire qu'ils ne les respectent jamais, comme l'indiquent précisément les poèmes utilisés par Assiak. "Le déserteur" de Boris Vian en est un autre exemple. Lui dont les romans sont (au moins en apparence) vides de sens nous rédige un poème d'une rectitude presque exemplaire!
J'espère avoir répondu de manière compère à ta question.
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