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Déontologie du bloggeur, proposition

Par le Temps de lecture estimé : 5min 4 Commentaires

De nos jours, l’art de tenir un blogue est quelque chose de courant. Il y a de moins en moins de honte à dire que « je tiens un blog ». Autrefois, parent pauvre du journaliste, c’était une forme de honte. Aujourd’hui, certains bloggeurs font un travail parfois meilleur que celui de journalistes. Certains utilisent des blogues pour transmettent leurs pensées (philosophie), diffuser une cause (logiciels libres, végétarisme, féministe…). Cependant, certains utilisent ce magnifique outil pour faire ce que j’appelle de la presse poubelle : ragots, potins, diffusion de photos de stars très dénudés… ou alors une utilisation outrancière des skyblogs.
J’ai voulu faire une sorte de charte de Munich (référence dans le journalisme), appliqué sur les blogs. Dans l’idée, c’est de promouvoir des blogs de qualité, qu’on a envie de lire. Libre aux personnes de l’appliquer ou non. Dans mon idée, c’est faire comme les labels pour la nourriture, du style Appellation d’origine contrôlé ou Label rouge. Un agriculteur peut ne pas faire du bio. Mais s’il fait du bio, il doit respecter un cahier des charges. Ainsi, j’ai voulu faire les « droits et devoirs du bloggeur », garantissant une certaine qualité de blogging. Je vois pas comme une obligation de respecter scrupuleusement mais plus comme un idéal. Comme je suis adepte de l’ouverture, j’ai mit sur Github, pour qu’on puisse modifier, car en effet, je n’ai fait qu’un brouillon qui mérite d’être amélioré. En voici mon brouillon :

Code déontologique


  1. L’auteur doit s’assurer à répondre à sa mission : informer et respecter le lecteur, doit servir l’intérêt public et le droit au savoir. Tous les articles publiés traitent de faits vérifiés par la rédaction sur le fond ; ils sont corrigés et enrichis, si nécessaire, sur la forme. Il en résultera un contenu de qualité, incitant au débat (constructif) et à la réflexion. L’auteur doit faire preuve d’une grande intégrité et honnêteté intellectuelle, afin de ne pas tomber dans le piège du sensationnel.
  2. Les contenus doivent être compréhensible par la majorité des lecteurs. Le jargon technique et les concepts difficiles à appréhender doivent être expliqué pour être compris par le plus grand nombre.
  3. L’auteur à une responsabilité vis-à-vis de la liberté d’expression. Cette liberté peut-être utilisée dans les limites de la loi. Il a la liberté de s’exprimer, mais aussi la responsabilité d’assumer les conséquences de ses propos face à la loi et les critiques qui pourraient être faites.
  4. Toute information possède un contexte. Il est du devoir de l’auteur d’en prendre compte et d’en informer ses lecteurs. L’auteur, comme le lecteur, doit pouvoir exercer son droit à l’esprit critique en connaissant dans sa globalité le contexte, afin de ne pas tomber dans le piège de la désinformation.
  5. L’auteur doit s’assurer à respecter les droits internationaux et nationaux en vigueurs, notamment concernant le respect de la vie privée. Est interdit, notamment, la violence ou l’incitation à la violence, raciste ou xénophobe, la pornographie, la pédophilie, le révisionnisme et le négationnisme. Est prohibé la publication de contenus contrevenant aux droits d’autrui ou à caractère diffamatoire, les propos injurieux, obscènes ou offensants. Est aussi interdit propagande (directe ou indirecte), prosélytisme ou dogmatisme, notamment à but idéologique, politique, professionnelle, commerciale religieuse ou sectaire. Est également interdit la contrefaçon de marques déposés et le plagiat.
  6. L’auteur ne doit pas chercher à porter atteinte à l’image d’une personne en raillant ses caractéristiques physiques ou en lui associant toute représentation dégradante.
  7. L’auteur peut émettre un jugement, même partiel et partial, en respect avec la déontologie.
  8. L’auteur doit s’assurer une indépendance des pouvoirs politiques, économiques ou tout autre forme de pouvoir en contradiction avec la volonté d’accomplir sa mission.
  9. L’auteur doit citer ces sources et des « matériaux » nécessaire à l’élaboration de l’article, hormis dans le cadre exceptionnel de la protection des sources d’information du journalisme. Ainsi, toutes sources d’information doit être vérifiable par le lecteur et permettre de vérifier son authenticité.

Publication


  1. La publication doit utiliser au maximum des logiciels libres dans des formats ouverts et standardisés.
  2. La publication doit être, si possible, sous contenu libre, par respect de la culture libre et du logiciel libre, afin de faciliter la lecture, l’étude, la modification et la diffusion.
  3. La publication doit offrir un moyen au lecteur, soit par exemple via le biais de commentaires ou de courriel, un moyen de contacter l’auteur, pour apporter des précisions, un avis…
  4. La publication doit permettre notamment un espace de « droit de réponse » selon les obligations fournit par la loi.

Qualité du contenu


  1. L’auteur doit respecter les règles issues des rectifications orthographiques françaises de la réforme de 1990.
  2. L’auteur doit respecter les règles typographiques en vigueur en France.
  3. Il sera honni toute utilisation abusive des majuscules, du langage SMS, d’une utilisation non modérée des smileys.
  4. L’auteur doit respecter, dans la limite du possible, les règles sémantiques relatif à l’utilisation du HTML5 et d’accessibilité dans le cas de publication sur le web.



Gravatar @Gilles
J'ai bien rit :)

Code 1) Le blogueur n'a aucune mission.
Publication 1) + 2) lol donc si on blogue sous Windows ou sous Ubuntu c'est fichu ?
Qualité 1) Non. Déjà que cette réforme n'est pas appliquée officiellement ni obligatoire…
4) Skoissa "Sémantique" ?
Gravatar @le hollandais volant
Je pense au contraire qu’un blog personnel ne dois pas avoir de limites (sinon légale — quoi que, la désobéissance civile devient un devoir quand la loi est injuste).

Si quelqu’un veut faire un blog uniquement sponsorisé, il doit pouvoir le faire sans être montré du doigt : le succès ou le non-succès est à mon avis la seule façon de dire si un blog fonctionne ou non. C’est pas comme si les blogs étaient rares et qu’on était forcé à en suivre certains…

Concernant le logiciel libre : je trouve ça absurde. La liberté passe également par le le choix de faire dans le non-libre. Chacun a ses convictions sur le sujet, mais ça ne devrait être qu’une conviction personnelle. Le choix des outils devrait rester à la discrétion du blogueur, du moment que le contenu des texte soit en diffusion et en citation libre (là encore, libre à l’auteur de mettre ça dans le domaine public ou non, ce sont aux autres de respecter son choix).

Après, le respect de la langue (je dénombre déjà une dizaine de fautes dans le premier paragraphe) n’est indispensable que si on veut se faire comprendre. Il est clair qu’un blog en langage SMS aura un public restreint aux seuls kikous.
C’est là aussi au choix du blogueur, du moment qu’il ne vient pas se plaindre après que personne ne veut le lire, j’en ai strictement rien à faire qu’il écrive en SMS.
Gravatar @qwerty
J'ai jamais voulu fixer une règle qui s'appliquait à tout les bloggeurs, calmez vous :). Libre aux personnes de l'appliquer ou non ! J'ai juste essayé d'imaginer mon blog idéal !
Gravatar @Gilles
Ha !
Parce que la charte de Munich est quand même assez "officielle".
Peu respectée ok. Mais officielle.
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