Nous sommes Charlie

Les gens s’en foutent

Par le Temps de lecture estimé : 5min 7 Commentaires

Les gens s’en foutent que leurs courriels soient lus.
Les gens s’en foutent qu’ils soient pistés avec les cartes fidélité, de crédit, le GPS, leur historique de navigation.
Les gens s’en foutent qu’ils soient fichés parce qu’ils connaissent quelqu’un qui connaît quelqu’un de suspect.
Les gens s’en foutent qu’ils soient fichés avec des données biométriques pour lutter contre le terrorisme.
Les gens s’en foutent de l’ascension du fascisme et d’une prise de pouvoir comme en 1933.
Les gens s’en foutent qu’on les empoisonne à coup de pesticides, de conservateurs et d’autres merdes.
Les gens s’en foutent que le monde s’embrase, que les dictateurs gagnent, que la guerre civile tue des peuples entiers.
Les gens s’en foutent que des pays entiers disparaissent sous le désert ou la mer.
Les gens s’en foutent que les terres agricoles disparaissent sous des constructions.
Les gens s’en foutent que le monde devienne de plus en plus violent, où un machisme très fort commence dès le collège (et même avant).
Les gens s’en foutent que les femmes soient méprisées.
Les gens s’en foutent que la biodiversité qui les protège et qui les nourrit disparaisse.
Les gens s’en foutent que les multinationales aient plus de pouvoir que les États et que ces derniers soient impuissants.
Les gens s’en foutent que des gens se fassent tabasser à mort pour leur religion, couleur de peau ou autres détails.
Les gens s’en foutent de perdre leur liberté.
Les gens s’en foutent que de plus en plus de choses soit privatisée. Même leur corps, leurs pensées, leurs émotions ne leur appartiennent plus.
Les gens s’en foutent qu’on détruise leur histoire à coup d’explosif et de propagande.
Les gens s’en foutent qu’on transforme leur avenir en marché.
Les gens s’en foutent que l’Europe ne soit plus qu’un marché et plus un rêve de paix.
Les gens s’en foutent que des minorités se fassent massacrer pour leurs terres ou des raisons idéologiques.
Les gens veulent du spectacle. Panem et circenses. Ils veulent l’illusion d’un confort, sans se soucier d’un lendemain. S’ils savaient, ou plutôt, s’ils voulaient savoir, ils se battraient. Car il sera trop tard et on perdra tout.
C’est moins le bruit des bottes qu’il nous faut craindre aujourd’hui que le silence des pantoufles.


Thierry Van Humbeeck (ou un autre)
Gravatar @Khaos Farbauti Ibn Oblivion
"s'embrase"
Gravatar @mom
un machisme très fort commence dès la collège
dès LE collège

que de gens se fassent tabasser
DES gens

leurs pensés penséEs

qu’ont détruise leur histoire qu'ON
Gravatar @qwerty
mea culpa je me suis pas relu…
Gravatar @Dwayn
Je laisse le privilège des corrections orthographiques aux autres, ou aux discussions privées. Ton anaphore (un peu fastidieuse et répétitive vers la fin) touche certains points douloureux et dramatise ceux qui ne le sont pas.
Ok pour les remarques sur la vie privée. Mais si les gens s'en foutent, c'est parce qu'ils ont l'habitude de cette situation et changer de services pour une idéologie ne leur convient pas. Je connais des personnes qui ont eu une période prosélytique pour DuckDuckGo et puis sont revenus vers Google, car Ddg était peu adaptée à leur besoins. Ainsi, si on veut concurrencer avec ce qui existe déjà, il faut pouvoir le faire. L'exemple d'une solution libre qui a réussi est OpenOffice qui a réussi à s'imposer grâce à ses multiples avantages.
Idem à propos de l'écologie.
Bon, pour le machisme, c'est dramatisé : penses-tu vraiment que des enfants de l'école primaire vont discriminer un enfant parce que c'est une fille ? Il faut arrêter les divagations. Je n'ai, pour ma part, jamais vu d'acte machiste. Alors, le diffusion du machisme et la discrimination des femmes au collège, c'est un peu pousser le bouchon. D'accord, les femmes sont souvent moins payées que les hommes, et c'est une injustice, mais n'étendons pas le conflit là où il n'a pas lieu.
Bon, le couplet sur le fascisme, on le connait, il n'y a aucun commentaire à faire dessus.
Le drame de l'homme moderne mécanisé, on le connait aussi.
Globalement, ce que tu dis est vrai. Mais on voit partout dire que cette société est normale. Donc, parce que ce slogan a été décliné des centaines de fois par jour, on le croit. Et on se vautre dans cette situation qui est satisfaisante sur le moment.
Moi-même, je suis l'exemple du citoyen lambda, de la marionnette : je déplore l'individualisme et je suis individualiste. Il en est de même pour la plupart des personnes que nous voyons. L'homme a peur des autres, a peur d'agir avec les autres. En fait, il n'est pas contre l'idéal que tu exprimes. Il veut sauvegarder son petit confort avant tout : pourquoi risquer de perdre ce qu'on a pour une simple idée. La révolution implique la destruction d'une partie de la société actuelle. Le destruction serait fâcheuse pour tout le monde. Bon alors, on fait quoi de notre envie de changement ? On trouve un bouc émissaire et on râle. "Un acte manqué est un discours réussi" disait Lacan.
Gravatar @qwerty
Pour la vie privée, serais tu prêt à faire la perdre au autre à cause de l'inertie de l'habitude ? Je te conseil cet article : https://blog.imirhil.fr/parce-que-vous-vous-foutez-de-vos-libertes-ce-sont-les-miennes-qui-disparaissent.html
Pour l'écologie, c'est de la survie. Va donc vivre dans un monde où l'oxygène sera recyclé par des machines, de la bouffe fait à partir de je sais pas quoi parce qu'on aura tout détruit. On peut encore agir, mais si on fait rien, il faudra tout recréer le cycle. Sans compter des terres (vanatu… iles du pacifique) qui voient disparaitre des pays et qu'on ne sait pas faire des réfugiés climatiques.
Pour le machisme, tu trouve ça normal ? Non. Pourtant, on laisse faire. http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/22/machisme-ordinaire-college-ayrton-fait-porter-sac-filles-253116

Pour le bouc émissaire, cool, on râle. Ca défoule. Pourtant, ça résous le problème ? Non. Ca crée juste des opprimés en plus.
Gravatar @Dwayn
Pour la vie privée, le problème c'est que, comme je l'ai dit, on se soucie moins des problèmes des autres que des siens. L'enjeu serait donc de faire émerger des solutions respectueuses de la vie privée et en même temps efficaces, ergonomiques et utilisables. Il ne reste plus qu'à travailler. Et c'est de cette manière qu'on pourra combattre cet irrespect de la vie privée.
Pour l'écologie, le problème est que c'est actuellement le cadet de nos soucis : il ne devient important que lorsqu'il est urgent (cf pic de pollution à Paris). D'ailleurs, ses avocats, les écologistes, sont trop peu crédibles et lassent l'opinion publique.
Pour le machismle, je n'ai jamais dit que c'était normal, j'ai dit que c'était un phénomène marginal. L'article (inaccessible d'ailleurs) n'est largement pas généralisable.
+1 pour la dernière remarque.
Gravatar @qwerty
"solutions respectueuses de la vie privée et en même temps efficaces, ergonomiques et utilisables"
Malheureusement les solutions efficaces ne sont pas simple (gestion de clés privés…) mais c'est ça qui fait leur force. Je dirai qu'il faudrait une meilleure explication.
" les écologistes, sont trop peu crédibles et lassent l'opinion publique."
Pourtant, politiquement, c'est eux qui font avancer le bouzin dans le bon sens (et pas seulement niveau environnement, cf la proposition de taxer les livres avec DRM)
Phénomène marginal ? Va 30 s en entreprise ou ailleurs.
http://aboutfeminism.me/fr/
http://projetcrocodiles.tumblr.com/
J'ai qu'a sortir dans la rue, n'aller ne serait-ce qu'au café ou au centre ville pour en compter plein. Essaye de faire attention une seule journée, et tu verra.
Le site fait de la modération a priori : votre commentaire apparaîtra après validation.