C'est une révolte ? Non, une révolution !
Par Qwerty le Temps de lecture estimé : 5min 3 Commentaires
Habituellement, quand on parle d’une révolution, on pense à 1789, les Printemps arabes, la Révolution verte iranienne de 2009, de la révolution d’octobre…
Dans ces révolutions, ces soulèvements populaires, je remarque plusieurs choses qui forment un schéma :
- La classe moyenne, la classe intellectuelle décide de faire une révolution (oui, enlevez-vous de la tête l’idée du soulèvement du peuple de 1789, c’était une affaire d’intellectuels au départ, le peuple voulait juste manger à sa faim)
- Après, le feu prend et c’est la classe ouvrière, populaire qui se révolte (oubliant souvent l’idéal des premiers, préférant plutôt assouvir les besoins vitaux : manger, dormir, avoir une éducation…)
- Après la révolution, s’instaure presque systématiquement une dictature. La Terreur en 89, montée des extrêmes dans les pays arabes…
- Un soulèvement violent, avec une répression (contre-coup dira-t-on) très violente
Bref, un soulèvement, patapouf le soufflé tombe, et c’est presque pire qu’avant !
Je n’ai pas cette vision de la révolution.
Pour moi, la révolution, si on veut que les effets soient durables et solides, doit être sur le long terme.
Qu’est-ce que j’appelle le long terme ? Une génération. Car la véritable révolution, si on veut la plus pacifiste possible, passe par l’éducation.
Mais éduquer à quoi ? Militant pour les technologies libres et ouvertes, apprendre à mes enfants « comment ça marche », et la philosophie derrière (Do It Yourself (faire soi-même), ne pas confier ses données à des sociétés privées…). Militant pour un développement durable, j’apprendrais à mes enfants à être respectueux (et de la comprendre. Comment respecter quelque chose qu’on ne comprend pas ?) de la nature, de penser de façon durable. Faisant des études scientifiques, j’apprendrais à mes enfants à être curieux, à (se) poser des questions, s’ouvrir au monde. Littéraire, j’encouragerais mes enfants à lire, réfléchir, puis écrire. Artistes, je les encouragerais dans leur art. Et enfin, étant humain, je les aiderais à développer leurs qualités morales universelles (justice, bienveillance, coopération…).
Le secret pour changer le monde est là : elle passe par l’éducation. La base est là. Si on apprend à quelqu’un que voler, tricher, mentir est quelque chose de normal, il va l’appliquer sans se poser de question, car il trouvera normal. Si on apprend aux enfants à réfléchir sur qui ils sont réellement la notion de bien et de mal (même si je n’aime pas cette expression : le mal est l’absence de bien, comme l’obscurité est l’absence de lumière), en un mot comme en mille, réfléchir sur la vie, se questionner et comprendre le monde qui l’entoure pour l’améliorer. Car je ne pense que personne n’aime un monde de violence, de guerre, d’inégalité tant de richesse, de sexe ou bien d’autres encore.
Car la véritable révolution passe par des gestes quotidiens : S’entre-aider entre voisins, essayer de favoriser l’unité dans son quartier (et éviter le plus possible les conflits en les arrêtants au plus vite).
Certains me penseront utopique, de vouloir la paix dans le monde. Certains diront que c’est impossible.
Certains pensent qu’on ne peut pas éviter les extrêmes de richesses, la guerre, la violence, l’égoïsme et tant de choses négatives.
À grande échelle, seul, non.
À son échelle, dans son quartier, avec sa famille, oui.
Si chacun s’y met, alors, le monde peut changer. Chacun dans son coin peut changer le monde.
Il suffit, que, dans chaque quartier, une famille allume la flamme de bienveillance pour qu’elle embrase le quartier en entier, et qui, peu à peu, embrasera, avec l’aide d’autres flammes, la ville, la région, le pays, le monde. Et là, cette paix mondiale, tant rêvée par nos ancêtres, sera possible.
Les mentalités peuvent changer par l’éducation, en l’espace d’une génération.
En une génération, on arrivera à accomplir le rêve de centaines, de milliers de générations : vivre en paix, dans un monde tranquille.
Car, en vérité, la violence entraîne la violence, la haine entraîne la haine, et la bienveillance entraîne la bienveillance, l’amour entraîne l’amour.
Tout ça, il suffit d’y vouloir, d’avoir la volonté. Et après, c’est si facile d’y arriver !
C’est ce que l’on peut appeler le soft power le pouvoir doux, qui s’oppose au hard power le pouvoir dur, celui des armes.
Et c’est ainsi qu’on pourra faire une révolution inédite, jamais vu dans l’histoire : sans une goutte de sang, avec un résultat durable, et, espérons, irréversible. On reversera l’ordre établi : violence, guerre, suprématie du dieu argent, égoïsme, corruption, pauvreté, racisme, inégalités, injustice, … N’est-il pas le but de toutes révolutions ?