De plus en plus souvent, on entend parler de déclin, de crise, de régression. Cette déchéance serait multiforme et omniprésente : économique, politique, spécifiquement française, ou carrément mondiale. De nombreux best-sellers traitent justement de déclin ; citons par exemple le très controversé Suicide Français, vendu à plus de 400 000 exemplaires1. Des sondages montrent qu’une partie importante de la population croit en ce déclin2 et sombre peu à peu dans le pessimisme et le cynisme.
Cette idée de déchéance n’est pas tout à fait infondée : l’économie française est globalement en difficulté ; la France a été reléguée au rang de 6ème puissance mondiale, dépassée par un concurrent dynamique ; l’Union Européenne, si prometteuse, est de plus en plus décriée.
Pourtant, n’est-ce-pas la conscience du déclin qui aggrave le déclin ? Je veux dire par là que si l’on croit dur comme fer au déclin de la France, on risque de devenir terriblement fataliste et indolent. Rappelez-vous Fondation d’Isaac Asimov : ce n’est rien d’autre que le manque d’initiative et d’optimisme qui a achevé le Premier Empire. Au final, ce duo déclin effectif-conscience forme un cercle vicieux, ce qui explique sociologiquement le déclin :
Les médias dominants ne renforcent que trop souvent cette tendance, en l’exacerbant.
Alors, comment briser ce cycle ? Comment redonner espoir ? Il faut s’attaquer aux deux problèmes séparément.
Tout d’abord, il faut examiner les causes réelles du déclin économico-politique3. Comme vous le savez, il y a beaucoup de failles dans notre système politique, de moins en moins démocratique et le tous pourris4 semble être une malheureuse réalité.
Plutôt que de chercher à changer ce système par la force et les armes (ce qui a échoué à chaque fois), pourquoi ne pas le changer de l’intérieur, insuffler un nouvel esprit à la classe politique et économique ? C’est un moyen lent mais efficace, qui peut être utilisé pour améliorer les choses.
Enfin, il faut s’attaque au désespoir, au cynisme. Il faut tout d’abord être optimistes à notre échelle, et diffuser ce message. Ensuite, la racine de ces problèmes se trouve dans une maxime qui semble être le fondement de notre société actuelle : « L’homme est un loup pour l'homme ». Si nous prenons pour fondement le mal qui est au fond de l'homme, comment s'étonner que les fruits soient mauvais ?
Changeons donc les mentalités, comme nous pouvons, sans désespoir, mais sans angélisme ; nous devons ignorer ni les dangers ni la faillibilité de l’homme, mais nous ne devons pas renoncer à chercher le bien.