Dans sa chanson la complainte du progrès, Boris Vian énumère telle une liste à la Prévert un certain nombre de biens de consommation, qu’il serait nécessaire de posséder pour faire partie intégrante de la société de consommation. Mais a-t-on vraiment besoin de « Mon armoire à cuillères, mon cire-godasses, mon repasse-limaces, mon tabouret à glace, et mon chasse-filou, la tourniquette à faire la vinaigrette, le ratatine-ordures, et le coupe-friture » et de « l’efface-poussière, le lit qu'est toujours fait, le chauffe-savates, le canon à patates, l'éventre-tomate, l'écorche-poulet » ? Ne peut-on pas tout simplement, dans une optique de développement durable, les emprunter à ses voisins et inversement pour faire des économies et réduire nos déchets ? Tel est le pari de Pumpipumpe.
Bonjour Pumpipumpe ! D’après votre site internet, vous êtes une association suisse visant à favoriser l’entraide et le partage de biens. Pouvez-vous nous expliquer le concept ?
Bonjour Graine d’utopie ! Le concept du projet Pumpipumpe est simple et facile à mettre en place : si j’ai une échelle, des outils de jardin, une perceuse et des jeux de société chez moi que je prêterais volontiers ponctuellement à mes voisins, alors je commande les autocollants avec les illustrations d’objets du quotidien sur le site www.pumpipumpe.ch. Ensuite je colle ces vignettes sur ma boîte aux lettres et signale ainsi à mes voisins qu’ils peuvent venir sonner chez moi pour emprunter tout ceci !
Quel a été le facteur déclencheur qui vous a permis de vous lancer dans cette aventure ? Et depuis combien de temps dure-t-elle ?
En observant que dans chaque ménage on a plein d’objets et d’engins que l’on utilise en fait que rarement et qui pourraient être utiles au voisinage, que l’on ne connaît souvent pas très bien. Par le projet nous visons à encourager l’utilisation consciente des biens de consommation et à renforcer les liens sociaux entre voisins. Il y a deux ans et demi, nous avons simplement testé l’idée dans la rue où nous travaillions, sans savoir quelle ampleur cela allait prendre : les réactions étaient très bonnes et nous ont poussées à continuer ! Depuis les commandes viennent de partout !
Le projet Pumpipumpe est soutenu par Meteor Collectif. Pouvez-vous en dire plus sur ce collectif ?
Meteor Collectif est le nom qui regroupe les initiateurs du projet - Lisa Ochsenbein, Ivan Mele et Sabine Hirsig. Pumpipumpe est soutenu par différents partenaires.
On voit de nombreuses personnes qui adhèrent au principe. Avez-vous un ordre de grandeur de l’ampleur du mouvement ? Par exemple, combien de personnes, et d’où viennent-elles, ont mis des autocollants sur leur boîte aux lettres ou le nombre de commandes par mois ?
Actuellement plus de 15 000 ménages ont commandé des autocollants ! Sur notre nouvelle carte en ligne on voit que les commandes viennent surtout des grandes villes suisses, allemandes et françaises. La plus grande concentration de participants se trouve à Berlin !
On voit que vous faites ça de manière quasiment bénévole. Est-ce que le pouvoir public, des entreprises, des fondations ou des associations vous soutiennent ?
Oui, nous faisons cela de manière bénévole, ou pour le moment encore. Cela nous fait plaisir que l’idée de Pumpipumpe soit si bien accueillie ! Nos partenaires nous soutiennent au niveau des coûts d’emballage et de l’envoi par un atelier protégé. Nous sommes cependant constamment à la recherche de partenaires pour pouvoir continuer à exploiter le projet sur le long terme. Les intéressés peuvent donc volontiers prendre contact avec nous.
Et si on veut se lancer dans l’aventure, on fait comment ? Où acheter des autocollants et comment propager cette initiative ?
C’est simple : allez sur www.pumpipumpe.ch et commandez les autocollants. On reçoit une feuille autocollante contenant tous les motifs à détacher, on les colle sur sa boîte aux lettres et on peut proposer les autocollants dont on n’a pas besoin à ses voisins. Ainsi on peut aussi soi-même aller emprunter un grill, des raquettes de ping-pong ou une boule à facette quand l’occasion se présente !
Pour les personnes qui souhaitent faire connaître le projet autour d’elles, au bureau ou dans leur lotissement, nous avons un supporter-kit contenant du matériel pour de nombreux ménages.
Je veux prêter telle ou telle chose ou fournir tel ou tel service qui n’est pas représenté dans le kit des autocollants fournis. Que faire ?
Le joker, un autocollant vierge, est prévu à cet effet. On peut y écrire ou dessiner tout ce qui n’est pas dans notre assortiment de base. Les possibilités sont infinies ! :-)
Merci pour toutes ces réponses. Un petit mot pour la fin ?
Rendez-vous sur notre site www.pumpipumpe.ch pour plus d’info, pour voir surfer sur notre carte en ligne ou pour nous écrire !