Le meilleur des mondes ou 1984 : deux dictatures contemporaines
Par Qwerty le Temps de lecture estimé : 5min 3 Commentaires
Je ne compte pas vous parler de la surveillance accrue de 1984, ou d’autres choses maintes fois et maintes fois répétées. Je vais plutôt mettre le doigt sur la politique dans les livres avec laquelle l’on pourrait facilement faire le lien avec nos sociétés.
Dans 1984, le monde est divisé en 3 pays :
Ces pays font une guerre permanente, mais l’ennemie change. Ces trois blocs ne vous rappelle rien ?
(désolé pour la carte, elle n’est pas parfaite, mais c’est pour se donner une idée). Quels sont les trois blocs ? L’Occident, les pays sous dictature (Chine, Corée du Nord, Iran… et leurs alliés) et les pays émergents.
Dans la manière de gouverner, on peut noter des similitudes avec les livres :
L’Occident, comme dans l’œuvre d’Huxley, le peuple est contrôlé avec divers moyens : drogue, sexe… On les conditionne dès la naissance, à leur futur rang : haut placé, prolétariat. De plus, on utilise des méthodes scientifiques pour contrôler. On n’est pas encore arrivé à l’extrême scientifique du clonage humain, mais techniquement, voir moralement, cela serait possible.
À l’inverse, dans 1984 et donc en Chine et en Iran, le contrôle est différent : on prône l’abstinence. Pas de sexe, sauf pour le « bien du Parti ». La frustration générée par ce manque est utilisé lors de la « semaine de la Haine » où l’excitation envers l’ennemi est plus grande.
Mais dans ces deux régimes, un point est là : la police de la pensée. Il est interdit de penser contre le Parti. En l’occident, cela est moindre, mais il est présent. Il y a aussi une réécriture constante de l’histoire. Les photos sont modifiées, tout ce qui pourrait faire référence à un élément est changé. Tout disparaît. (penser notamment aux guerres, notamment celle d’Algérie, la Seconde guerre mondiale et la révolution russe.). On vit dans un mensonge permanent.
De plus, dans ce livre, on essaye de tenir le monde dans une « sphère ». On ignore les autres pays différents du nôtre, mise à part lorsqu’ils sont ennemis. On le met dans l’ignorance de l’autre pour éviter qu’ils apprécient l’étranger.
La guerre est très présente. Il est explicitement expliqué qu’elle sert à éviter un surplus de richesses et donc d’augmenter le niveau de vie.
Une autre chose est aussi le novlangue. On appauvrit la langue pour éviter les richesses. En effet, la parole n’est-elle pas l’extension de la pensée ?
D’autres livres montre une dystopie comme Fahrenheit 451, où les autodafés sont fréquents.
Pour finir, voici une citation de 1984, à vous de méditer :
Le commandement des anciens despotismes était : « Tu ne dois pas. » Le commandement des totalitaires était : « Tu dois. » Notre commandement est « Tu es ».
Bref, vous devez rentrer dans le moule, sinon, vous êtes un ennemi.
PS : si vous voulez un autre article sur l’autoritarisme, je vous conseil Le nouvel autoritarisme par reflets.info
PPS :
Je voudrais partager avec vous l’analogie du cyberpunk et le monde actuel. La citation est tirée de Wikipédia.
Les corporations dans le cyberpunk :
Multinationales devenues plus puissantes que des États, elles ont leurs propres lois, possèdent des territoires, et contrôlent la vie de leurs employés de la naissance à la mort. Leurs dirigeants sont le plus souvent dénués de tout sens moral. La compétition pour s’élever dans la hiérarchie est un jeu mortel.
Les personnages des romans cyberpunk sont insignifiants comparativement au pouvoir quasi-divin que possèdent les méga-corporations : ils sont face à elles les grains de sable dans l’engrenage.
Quand on voit la puissance des lobbyings, le chiffre d’affaires de Coca-Cola supérieur au PIB de l’Espagne avant la crise économique, les territoires aux ressources monopolisés par des entreprises, la maltraitance dans des usines poussant au suicide ou à la mort (FoxConn), les différentes condamnations (Berlusconi était à la tête de plusieurs médias italiens). Pour la compétition, je n’ai pas d’exemple précis, mais je pense que ceux qui dirigent doivent être ceux de la famille du dirigeant d’entreprise et que c’est une affaire de famille. Pour le manque de pouvoir des personnages, regarder les procès contre les multinationales. Ce sont eux les gagnants.
Je n'ai pas lu Le Meilleur des mondes, il va falloir que j'y remédie… :)