Interview de Michel Serres, la réaction
Par Qwerty le Temps de lecture estimé : 5min 0 Commentaire
Tout d'abord, présentons Michel Serres. Michel Serres est un philosophe, historien des sciences et homme de lettres (rien que ça). Il écrit de nombreux libres, dont
petite poucettequi est l'objet de cette interview.
Pour lui, la crise financière est bientôt finie. Pour lui encore, la crise n'est qu'un état de transition pour passer d'un système à un autre. Je suis d'accord avec lui. Actuellement, notre système de pouvoir est pyramidal. Le pouvoir est concentré aux mains de quelques personnes, une oligarchie, et en bas, à la base le peuple, le vulgus, la plèbe. Le changement de système, comme décrit dans le reste de l'article, ressemblerait plus à une pyramide inversée : le pouvoir de décision à la base et en conséquent au peuple. Bien sûr, comme toutes les transitions, elle ne se fera pas sans douleur, mais elle sera inéluctable. De nombreuses personnes peuvent le contester, à la manière de Socrate contre l'écriture, mais cette lutte sera vaine.
Il parle aussi des « petites poucettes », les jeunes nés à partir des années 1980. Ce sont les digital natives, ceux qui sont nés avec le monde numérique. Il place tous ses espoirs envers ses personnes, et leur manière de penser : rechercher d'abord l'information, puis voir un professionnel. Par exemple, chercher une maladie sur internet et voir son docteur. On assiste à, ce qu'il appelle une « présomption de compétence ». Le spécialiste en face de nous ne possède pas le pouvoir absolu.
Cette connexion à internet permanente pourrait être l'outil de construction d'une démocratie liquide, qui signifie un référendum direct universel pour la résolution de la plupart des problèmes. Personnellement, je pense qu'une fois le problème du secret du vote, l'empêchement de la triche, et de voter plusieurs fois (et donc identifier qui a voté de la même manière que les registres de vote), cela sera possible.
Cet extrait :
Dans Petite Poucette, j'en décris deux autres, qui correspondent aux deux précédentes révolutions de l'humanité. La première se situe quand on est passé du stade oral au stade écrit. La deuxième, quand on est passé du stade écrit au stade imprimé. Maintenant, dans la troisième révolution, on bascule du stade imprimé au stade numérique.me rappelle furieusement une phrase de Benjamin Bayard,
l'Imprimerie à appris au peuple à lire, Internet va lui apprendre à écrire
Je pense que cette démocratie liquide pourrait aider à la formation d'un gouvernement mondial, une sorte d'ONU. Puis-ce qu'Internet est mondial, et donc supprime les frontières, pourquoi ne le ferions-nous pas dans le monde géopolitique ? Après tout, nous sommes les petites poucettes, et tout un monde est à reconstruire.
Un jour, espérons-le, le globe sera civilisé. Tous les points de la demeure humaine seront éclairés, et alors sera accompli le magnifique rêve de l'intelligence : avoir pour patrie le Monde et pour nation l'Humanité.Victor Hugo
Ne soyons plus anglais ni français ni allemands. Soyons européens. Ne soyons plus européens, soyons hommes. - Soyons l'humanité. Il nous reste à abdiquer un dernier égoïsme : la patrie.
Qwerty