On parle souvent de technologies low-tech. Mais qu’est-ce ? Le low-tech consiste à utiliser des technologies à fonctionnement simple et à basse consommation. Ainsi, on suit l’adage less is more. Néanmoins, peut-on considérer les nouvelles technologies comme compatible avec le low-tech ? Mais surtout, a-t-on besoin des low-techs ? Avant de répondre à la première question, oui, nous avons besoin de lowtechs. En effet, face à la raréfaction des ressources, nous devons mener un mode de vie plus sobre. Ce mode de vie doit être basé sur de nombreuses belles valeurs humaines, comme la solidarité, l’écoute, la concertation… Bref, être moins individualistes.
Mais le changement doit être aussi technologique. En effet, on a beau faire des voitures électriques le plus design possible, avec des lignes pures, et mettre en logotype une goutte d’eau ou une feuille, cela restera un objet polluant. Quid des batteries et des différents composants ? La meilleure voiture low-cost, ça reste nos pieds, ou à la rigueur un vélo. Derrière cet exemple à moitié ironique, je souhaite montrer que non, ce n’est pas en achetant le dernier produit qu’on sauvera le monde, mais bien en changeant notre comportement.
Mais nos objets électroniques ? On doit les faire durer le plus longtemps possible, quitte à installer un Gnunux1 dessus. Concernant Internet2, je n’ai pas trop d’espoir. Le mal étant fait, l’avenir reste un réseau maillé en pair à pair. Il faut éviter d’utiliser la bande passante. Pas de secret, pour sauver la planète3 : arrêtons d’utiliser Internet. Des tonnes de gaz à effet de serre sont rejetés pour faire fonctionner les serveurs. Mettre dans les zones polaires pour refroidir n’est qu’un cataplasme sur une jambe de bois. Il faut utiliser du pair à pair, et stocker en local les données nécessaires. Ainsi, au lieu de parler de cloud, il faut parler de root. Distribuer l’information au lieu de la concentrer. Le maître-mot est la résilience. Par effet mécanique, il faut réduire la taille de nos fichiers, optimiser nos programmes, supprimer les fonctionnalités inutiles : less is more. Saint-Exupéry disait très justement que la perfection était quand on avait plus rien à enlever.
Le secret de la décroissance est de se contenter de ce qu’on a, ou de se questionner sur « ai-je besoin réellement de ça, ou je peux m’en passer ? ». Ce n’est pas nouveau, un certain Jésus de Nazareth le disait déjà il y a plusieurs millénaires, et d’autres bien avant et après lui. Le secret de la résilience est de voir chaque épreuve comme une opportunité de s’améliorer. Je peux continuer d’énumérer ces évidences pendant des heures, mais le problème est là : on continue d’alimenter un système aliéné et aliénant. Pour sortir du cercle vicieux, il faut changer radicalement notre mode de pensée. Et c’est justement là où est tout le défi !