Bientôt la nouvelle année : il est temps de prendre les bonnes résolutions ! Aujourd’hui, on comprend tous l’intérêt d’utiliser le réseau des AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) : nouer une relation de confiance avec l’agriculteur du coin, qui, en échange d’un produit de qualité, permet de faire vivre un modèle économique alternatif à Monsanto et à l’agroindustrie qui nous fait manger plein de produits chimiques !
Mais savez-vous qu’il existe un équivalent pour nos usages numériques ? Ce sont les CHATONS. Avant toute chose, laissez-moi vous expliquer pourquoi il est important de réfléchir sur nos usages numériques.
Vous le savez certainement, utiliser un outil n’est pas forcément neutre. Derrière les outils qu’on utilise se cache des entreprises (Facebook, Google, Microsoft, Amazon, Apple…) dont le but premier n’est pas de rendre service à l’humanité, mais bel et bien de faire de l’argent. Beaucoup d’argent. Juste pour information, les premières capitalisations boursières ne sont plus des entreprises pétrolières, mais des entreprises de services numériques. Le pétrole, c’est tellement XXe siècle, maintenant, ce qui rapporte de l’argent, c’est vous. Plusieurs problèmes se posent. Tout d’abord, les problèmes d’espionnage et de vie privée. Vous allez me dire : oui, mais bon, je n’ai rien à cacher ! Je vous rétorquerais que dire qu’on se fiche de la vie privée parce qu’on a rien à cacher, c’est comme n’avoir rien à faire avec la liberté d’expression, car on a rien à dire ! La vie privée est un droit. Juste un exemple : Le nouveau président d’une grande puissance mondiale, Trump, veut faire une chasse aux sorcières pour ceux qui ont travaillé sur les mesures de CO₂ dans l’atmosphère. N’oublions pas sa fameuse idée pour ficher tous les musulmans. Le risque de tomber dans un État totalitaire n’est plus une lubie de paranoïaque, c’est une réalité. En France, on a un programme de surveillance impressionnant, et on légitime de nombreuses mesures liberticides sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Le ou la nouveau-elle président-e n’aura plus qu’à l’utiliser. Bien sûr, vous pensez que les entreprises ne vont pas collaborer. Ils l’ont fait dans le passé avec la NSA, et pourront le refaire s’ils retrouvent un intérêt financier.
Un autre problème est la centralisation et la fermeture. Si le service ferme, vous faites quoi ? Vous perdez tout, vous êtes dépendant d’une plateforme. Vous souvenez le bazar que c’était, quand Google a fermé Google Reader ? Il suffit que cela ne soit pas assez rentable pour fermer un service. Bienvenue dans le monde merveilleux du capitalisme.
Mais que peut-on faire ? Et si on utilisait des CHATONS ? Porté par des associations ou des particuliers, ils proposent des alternatives à ces produits. Ce sont des « logiciels libres », c’est-à-dire, dont le code source (la « recette ») est ouverte. Bien sûr, pour vous cela ne signifie pas grand-chose. Concrètement, ça donne quoi ? Vous pourrez avoir confiance dans un logiciel (dans le sens qu’ils ne vous espionnent pas) parce que d’autres l’auront relu pour vous, un peu sur le même principe que la relecture par les pairs pour les articles scientifiques. De plus, si un service ferme, d’autres pourront prendre la relève, car ils auront la recette. Que du bon ! Je prends un exemple : vous voulez coordonner un rendez-vous ? Au lieu d’utiliser Doodle, pourquoi pas utiliser Framadate.org ?
Oui, l’alternative existe. Il suffit juste de faire un petit effort, mais c’est comme aller dans une coopérative au lieu d’une grande surface : juste une question d’habitude !