L’antiblog, c’est quoi ? C’est le contraire du blog, de la même manière que l’antimatière est le contraire de la matière.
Pour définir l’antiblog, il faut définir le blog. Le blog est un lieu (dans le sens géographique du terme : là où la notion de distance n’est pas pertinente) où un internaute peut s’exprimer. L’utilisation du numérique permet de nombreux avantages : copie aisée, transmission sans tenir compte des distances. On peut aussi adjoindre la possibilité de commenter.
L’antiblog, c’est donc le contraire de blog. Il se trouve aussi dans un lieu (un espace restreint, précis, délimité : un point sur une carte). Néanmoins, bien que l’internaute puisse aussi s’exprimer, la forme est différente : une simple feuille de papier, dactylographiée ou manuscrite, placardée sur la place publique. Pour les commentaires, une simple feuille avec un crayon, ou mieux, la possibilité de coller d’autres feuilles à proximité : on retrouve pas les avantages du numérique. La copie est extrêmement difficile (sauf en cas de photographie), et on doit se déplacer pour lire (sauf en cas de photographie et posté en ligne) ou pour commenter.
Néanmoins, l’antiblog possède de nombreux avantages : il est écologique (à part sa rédaction si dactylographiée et le coût du papier, on a pas besoin de faire tourner en continue des serveurs, une infrastructure électrique…). Néanmoins, la censure est aussi facile : il suffit d’arracher la feuille de son support. De plus, on ne choisit pas les éléments autour : tant pis si on est collé à côté d’une affiche électorale d’un parti méprisable, ou à côté d’une publicité. À moins d’activer le plus vieux bloqueur de pub du monde : l’arrachage d’affiche. Un autre avantage, c’est sa résilience : il suffit de coller la feuille ailleurs. C’est un support accessible : pas besoin de machines ou d’une connexion (pratique en cambrousse), il suffit juste de savoir lire. C’est l’outil idéal de la sérendipité : on tombe au hasard sur l’affichette. C’est un apprentissage à la liberté d’expression et à la démocratie : on apprend à parler en public. On peut avoir l’anonymat (suffit de coller l’affiche quand personne nous voit), tout en assumant nos propos (car exposé sur la place publique).
Bref, l’antiblog, c’est l’avenir du blog. L’antiblog, c’est le blog minimaliste, sous sa forme la plus dépouillée : le contenu. l’antiblog, c’est le blog qui consomme peu de ressources, sans contraintes de support, quasiment gratuit, accessible et démocratique. l’antiblog c’est meilleur que la réalité virtuelle : c’est la virtualité réelle !