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Comment l’extrême droite utilise Internet pour conquérir les esprits ou l’utilisation d'une propagande bien huilée

Par le Temps de lecture estimé : 5min 1 Commentaire

Yoni Kaplan-Nadel - domaine public
Yoni Kaplan-Nadel - domaine public

J’ai vu passer dans la shaarliosphère un lien intrigant montrant une vidéo sur comment gruger le fisc et la redevance. Sans même cliquer, j’ai flairé l’entourloupe. Sérieusement, cela redirige vers un site d’un parti d’extrême droite. Et dans ma tête, il a eu une lumière : sous des airs de trucs et astuces diverses, l’extrême droite fidélise son électorat. Laissez-moi vous expliquer leur stratégie pour attirer le chaland.
Tout d’abord, écrivez des articles possédant une certaine neutralité politique et idéologique, mais qui est générateur de clic, du genre « Comment gruger le fisc facilement et légalement ». Vous retrouverez ce genre de titres dans la presse à sensation. En ayant un peu de bouteille dans le surf sur le web, on flaire ce genre de titres de loin, mais ça demande une petite habitude. Après que le quidam a visionné l’article, il cliquera sur un des liens proposés en guise de suggestion de lecture. Une majorité de blog font ça pour que les lecteurs restent, même le site de votre fidèle serviteur (même si dans mon cas, c’est une liste choisie aléatoirement). Peu à peu, les articles dévoilent une certaine idéologie sans trop le dire. Ils vont pas vous dire frontalement « Eux c’est nos moutons noirs », non, ils vont faire d’une manière plus fine : ils vont insister sur la grandeur de la France[1], que le produit français crée des emplois (et le critère monétaire fait souvent mouche, surtout en temps de crise). Des arguments qui en filigranes disent : Les autres nous empêchent de nous réaliser pleinement. Ils vont aussi jouer sur le mécontentement général, en faisant la stratégie du « tous pourris, mais pas nous, on est l’alternative, le changement ». Les gens, naïvement, vont y croire par désespoir. Stratégie classique du populisme.
Après que cet état d’esprit s’insinue en vous de manière inconsciente, ils auront gagnés la bataille : vous serez prit dans l’engrenage et vous aurez accepté de lire de plus en plus de blogs de la fachosphère : c’est une technique bien connue du marketing : une fois que vous aurez cédée une fois, vous devez continuer jusqu’au bout. C’est la dissonance cognitive.
En bref, la stratégie est simple : attirer puis attraper et ne pas relâcher. On pourrait croire que juste les esprits faibles peuvent tomber dedans : non, parce que cela se joue dans l’inconscient. Le seul moyen de lutter est de se forger une armure. Mais même avec la plus solide des armures ne peut rien face à l’effet du mimétisme et de la pression de groupe.
Si même avec des esprits armés comme Timo (qui était le premier à avoir posté le lien sur la shaarliosphère) sont tombés dans le piège, ceux qui doivent partager de manière candide sur Facebook doivent être légion. Notre seul arme : s’informer.
Le nationalisme est une maladie contagieuse[2]. Il faut s’éloigner le plus possible au risque de retomber dans les guerres et les horreurs perpétrées aux XX eme siècle avec Hitler, Staline et compagnie.
    \t
  1. Les mêmes qui auront des propos misogynes et racistes sur une/des ministre·s, preuve d’une grandeur d’esprit ^
  2. \t
  3. Mais même présente à gauche malheureusement :( ^

Gravatar @Gilles
En plus, ça suppose une réflexion poussée car… enfin comme dit ici : http://gilles.wittezaele.fr/links/?r4KN1g
Bah les médias (sens générique : support de diffusion de masse) censurent…
De plus, il ne faut pas oublier, mais dur de le savoir de prime abord, que Timo, et d'autres, je ne lui jette pas la pierre, pense qu'une "bonne idée" est bonne même reprise par un tas d'immondices :) comme le député belge Louis machin ou E&R :)
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