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Real humans, la série qui nous fait poser des vrais questions

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Real humans est une série suédoise se passant sur Arte. Je vais essayer de faire simple quant à son résumé :
Des androïdes sont fabriqués et vendu en tant qu'objets électro-ménagers et servent dans diverses tâches comme auxiliaires de vie pour les personnes âgées, sur les chantiers, voire, dans le marché noir avec la prostitution.
Mais des hubots (mot valise avec les termes humains et robots, terme que j'utiliserai par la suite, car plus court à écrire), fabriqué et programmé par l'auteur originel, aspire à la liberté et à s'émanciper de leur esclavage, pour être des citoyens de même rangs que les humains. Cette série traite donc des thèmes de la relation homme-machine et de la réalité même de l'homme (est-on vraiment humain avec des implants bioniques ? Qu'est-ce un humain ? Quelque chose qui pense?).
Entre des humains qui se déshumanisent (devenant apathique et antipathique), des hubots devenant humains (apparition de l'amour, de la haine, voir de la cupidité de l'argent), des relations ambiguës (des robots qui deviennent des compagnons de personnes, remplaçant les compagnons humains, un parti politique anti-robot qui se forme), on ne sait où donner de la tête, et montre toute l'ambiguïté de la relation avec des machines, et une projection des fantasmes, des peurs sur les robots.
Cette série fait bien sûr écho à la série des Robots d'Isaac Asimov et au fameux Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques (Blade Runner) de Philip K. Dick.

A l'heure où les ordinateurs deviennent de plus en plus user-friendly, à l'heure où des robots enseignent en Corée du Sud, on peut se poser la question du rôle de la machine et de l'affrontement de la vallée dérangante.

Bref, une série dans la continuité de la vision de K. Dick et d'Asimov, série résolument moderne et à la réalisation soignée, apportant un nouveau souffle dans le panorama audiovisuelle, et nous change de la pseudo-Science-Fi commerciale américaine actuelle. Une série à recommander à tous les amoureux de la vraie science-Fiction, la SF américaine de la seconde moitié du XXe siècle, représenté par les grands maîtres du genre K.Dick, Asimov, Herbert, Bradburry, …
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Blade Runner c'est pas la même chose que le roman de K. Dick, attention! Blade Runner, c'est plus que ça: c'est un pilier du mouvement Cyberpunk, la naissance du Trip-Hop, et une plus grande ambiguïté des personnages, surtout vis-à-vis des répliquants.

Sinon, comme non-commercial-non-américain-vraie-SF-XXIe siècle, t'as un manga et un roman:
"Gunnm: Battle Angel Alita", Yukito Kishiro
"Lagrimas en la lluvia", Rosa Montero
Deux œuvres géniales, la dernière reprend l'idée de répliquants selon K. Dick, mais surtout selon Ridley Scott, le titre évoquant clairement la plus belle scène qu'on ait jamais vue au cinéma ("Tears in the rain", la mort de Roy Batty, dont "Lagrimas en la lluvia" n'est qu'une traduction littérale) en ajoutant un conflit politique comme justement décrit dans ton article, une affaire de meurtre et en gardant la teinte Cyberpunk, qu'on retrouve aussi dans "Battle Angel Alita" ("Gunnm" étant le titre japonais), une jeune fille dans un corps robotique, mais au cerveau humain, tentant de survivre dans un monde post-apocalyptique et face à des monstres mécaniques. Et c'est moins barbant qu'Arte.
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