Nous sommes Charlie

La vidéoprotection

Par le Temps de lecture estimé : 5min 2 Commentaires

En faisant mon trajet quotidien, je passe chaque jour devant une caméra de surveillance. Ou plutôt de vidéo-protection, selon la novlangue politique (les caméras ne sont pas encore capables de lancer un champ de force de défense). Par son existence même, elle démontre l’absurdité du concept. Cette caméra filme un parking, avec la présence de conteneurs poubelles et l’entrée de jardins ouvriers. Ce n’est pas une zone sensible : ce n’est pas une banque, ni une bijouterie. Ma ville n’est pas non plus un terrain de guerre : juste une agglomération périurbaine remplie de petits vieux. Et pourtant, les yeux inquisiteurs du « bienveillant » Big Brother guettent. Mais pourquoi fichtre les caméras sont-elles nocifs pour nos libertés ? Les caméras sont des outils technologiques relativement chers. En surcroît de ce coût initial, il faudra payer des personnes pour regarder ces vidéos. Il faudra aussi des supports pour les stocker. Finalement, cela à un coût pour la collectivité. L’intérêt est aussi limité. Certes, on voit qui a commis un méfait. Mais, généralement, cette personne, si elle est futée, se cachera le visage. Ou, si on arrive à l’identifier, on essaie de la retrouver, ce que va pas forcément s’amuser à faire la police municipale, qui dira qu’elle a autre choses à faire ou qu’on n’a pas assez de preuves (histoire vraie). De plus, il faut mesurer l’intérêt de celles-ci. Combien de temps une caméra tourne par rapport à la durée pendant laquelle elle filme quelque chose d'anormal ? Le rendement est très faible. Ainsi vient la notion de non-rentabilité, avec les coûts développés ci-dessous. Coûts financiers, avec nos impôts je rappelle. On remarque aussi que les policiers utilisent les caméras pour un autre but que celui de départ : le voyeurisme. Pas agréable n’est-ce pas ? Au final, on devrait peser dans la balance le pour et le contre de la vidéosurveillance. Le viol des libertés (on regarde qui fait quoi) et le manque de rentabilité font en sorte que la vidéosurveillance coûte trop par rapport aux bénéfices. Mais le problème n’est pas là. Il vient du paradigme que l’on doit sanctionner. Et si on éduquait plutôt les personnes, les futurs citoyens, à respecter son prochain, à respecter les biens communs ? Plus efficace non ? On traiterait là le problème à la racine et non les conséquences, les effets. Les caméras, factices ou non (si on ne sait pas si elles marchent, on tendrait à réagir en partant de l’hypothèse qu’elle marche) est donc une perte des libertés fondamentales. C’est donc un problème d’éducation, de politique à long terme que ne veulent pas mener les politiciens, bridés à l’échelle du prochain mandat.
Gravatar @Gilles
L'objet "caméra" ne coûte pas cher en lui-même.
Même pas 100 € dans un magasin d'électronique je pense.
Ce qui coûte à ta collectivité, c'est :
n— l'installation
n— la caméra (je m'explique plus bas)
n— les gens qui la surveillent (en général on donne ça à gérer à la police municipale donc pas de surcoût pour ces gens qui s'assoient sur une augmentation de salaire proportionnelle à l'augmentation de travail)

La caméra et le reste coûte cher parce que faut trouver une boîte qui accepte de bosser avec une collectivité (être payé par bon valable comme paiement par les impôts), boîte qui, comme tu n'as pas le choix de passer par elle, te facture au max.
Car bizarrement, si tu achètes ta caméra et la fixe toi-même et la relie à ton serveur, ça coûte moins cher, mais on préfère donner du fric à une boîte qui te suce…

Après, le coût de non-rentabilité et d'inefficacité, les politiques oublient d'en parler, bizarrement…
Gravatar @Dwayn
@Gilles : Exactement. On s'étonne du déficit, on dit que c'est la faute de l'ancien gouvernement, ou du nouveau et que si on les remplace, ça ira mieux. Mais ça n'ira mieux que lorsque ceux qui gèrent le pays feront plus attention aux dépenses qui ne sont pas nécessaires.
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